Les tendances et enjeux des flottes automobiles en France en 2024
En 2024, le secteur des flottes d'entreprises en France va connaître un moment décisif, marqué par les progrès technologiques et les impératifs écologiques. Ces éléments convergents façonnent un paysage où l'innovation et la capacité d'adaptation sont essentielles. Les entreprises doivent respecter des règles environnementales strictes et utiliser des technologies avancées pour améliorer leurs activités.
Voici les tendances clés qui vont redéfinir le marché des flottes d'entreprises en 2024, avec un aperçu des défis et des opportunités qui attendent les gestionnaires de flotte.
Expansion des zones à faibles émissions (ZFE)
D'ici 2025, la France connaîtra une augmentation significative des zones à faibles émissions (ZFE-m), avec des restrictions d'accès pour les véhicules polluants dans les 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants. Ces mesures impacteront particulièrement les entreprises dépendantes de l'accès aux centres-villes. La solution envisageable est la transition vers des véhicules électriques ou hybrides rechargeables. En savoir plus
Véhicules électriques et gestion de l'énergie
Dans le cadre des objectifs de l'Union européenne de réduction des émissions de CO2, les entreprises françaises accélèrent leur transition vers des véhicules moins polluants, incluant des véhicules électriques (VE), hybrides, ou fonctionnant à l'hydrogène. Avec environ 90% des recharges des VE effectuées à domicile ou sur le lieu de travail, la gestion efficace de l'autonomie et la recharge en itinérance sont devenues des enjeux cruciaux.
Parallèlement, le concept de Vehicle-to-Grid (V2G) se présente comme une solution innovante, permettant aux VE de restituer l'énergie au réseau électrique lors des pics de demande.
La montée de l’autopartage
L'autopartage devient populaire en entreprise. L'autopartage est de plus en plus courant en entreprise. Il permet de réduire le nombre de véhicules et de les partager entre les employés. Cela aide à diminuer l'impact énergétique et les coûts de déplacement.
Selon le dernier baromètre de l’Association des Acteurs de l’Autopartage, 460 000 personnes ont eu recours à l'autopartage en 2023, soit une augmentation de 43 % par rapport à 2022. Cette tendance, particulièrement visible dans les grandes villes comme Avignon et Bordeaux, est cependant moins répandue en zone rurale.
En 2024, l'autopartage devrait continuer de croître dans les zones urbaines et pourrait également commencer à se développer dans les zones rurales.
L'optimisation par les nouvelles technologies
L'intégration de technologies avancées, telles que la télématique, est un atout pour les gestionnaires de flotte, offrant une analyse précise et en temps réel des données de conduite. Cela permet des économies substantielles par l'optimisation de la consommation de carburant de la promotion de l'éco-conduite et de la possibilité de calculer des Avantages en Nature aux frais réels. De plus, le fait de connecter le véhicule et de pouvoir ainsi suivre les déplacements du quotidien permet de valider la compatibilité de ces usages avec un véhicule électrique.
Selon le rapport du « Global Automotive OEM Telematics Market » de Berg Insights, 82,7 % de tous les véhicules fabriqués en 2024 disposeront de télématique intégrée en sortie d'usine. Cela devrait faciliter le déploiement d'outils dédiés et s'appuyant sur ces données.
Combinée à la télématique, l'intelligence artificielle devrait permettre d'affiner les outils de maintenance prédictive et les systèmes de gestion de flotte.
Avenir limité des hybrides rechargeables
L'avenir des véhicules hybrides rechargeables (PHEV) au sein des flottes d'entreprise en France semble de plus en plus incertain. L'introduction du Projet de Loi de Finances (PLF) 2024 marque un tournant défavorable pour ces véhicules. Avec un poids généralement plus élevé et, en cas de mauvaise utilisation, une consommation accrue par rapport aux véhicules purement électriques ou thermiques, les PHEV se trouvent désormais désavantagés en termes de bilan carbone.
Le PLF 2024 positionne clairement les PHEV dans son viseur : non seulement ils seront soumis à un malus au poids plus strict, mais ils perdront également certaines exonérations fiscales dont ils bénéficiaient auparavant. Les entreprises, confrontées à ces changements réglementaires, sont encouragées à revoir leurs stratégies de mobilité en faveur de véhicules plus respectueux de l'environnement.
En conséquence, on peut s'attendre à ce que les entreprises réduisent progressivement leur dépendance aux PHEV, se tournant plutôt vers des alternatives plus durables telles que les véhicules électriques, qui restent mieux alignés sur les objectifs écologiques et les contraintes fiscales actuelles.
Complexité de gestion
La gestion des flottes devient un exercice de plus en plus complexe et coûteux. Intégrer de nouvelles technologies et respecter des normes environnementales exigeantes requiert des investissements supplémentaires dans la formation et le développement des compétences des gestionnaires de flotte. Les entreprises devront s'adapter à cet environnement en évolution pour maintenir l'efficacité et la durabilité de leurs opérations de flotte.
Conclusion
Alors que 2024 approche, une question prédomine dans l'univers des flottes d'entreprise en France : comment les entreprises vont-elles s'adapter aux tendances émergentes et aux défis réglementaires ?
L'évolution rapide des zones à faibles émissions (ZFE), la pression accrue pour une mobilité plus durable, et l'adoption croissante de technologies innovantes comme la télématique et l'autopartage redéfinissent le paysage de la gestion de flotte. Avec le PLF 2024 annonçant un avenir de plus en plus limité pour les véhicules hybrides rechargeables, les entreprises doivent se poser des questions critiques sur la composition de leur flotte et leur stratégie globale de mobilité.
L'année à venir sera donc cruciale pour déterminer comment les entreprises françaises navigueront dans cette nouvelle ère de gestion de flotte, marquée par une convergence entre exigences écologiques et impératifs technologiques.
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